Le retour à 3 opérateurs ne semble plus un tabou, pour le gouvernement
L’Autorité De La Concurrence
Pour son président : "Il n'y a pas de corrélation absolue entre le nombre d'opérateurs et la concurrence. Il n'y a pas de chiffre magique. Ce sont la qualité et les incitations des acteurs qui comptent (…) La question n'est pas de savoir si la consolidation est désirable, mais si elle est inéluctable, comment bien l'accompagner".
Bref, il s’agit d’être pragmatique et d’organiser le marché pour qu’il y ait concurrence. La présence d’un Free "renforcé" étant gage de cette concurrence sur les prix.
Pour rappel, Bruno Lasserre Le Figaro (08/03) le Président de l'Autorité De La Concurrence était revenu sur le cadre réglementaire d'un rachat de SFR. Il y fixait quelques règles. Le passage de quatre à trois opérateurs n'était pas tabou : "L'Autorité se prononcera au vu du dossier – et des remèdes proposés – qui lui sera soumis…"
L'ADLC examinera les questions suivantes : "le pouvoir de marché acquis par l'entreprise fusionnée lui permet-il d'augmenter les prix au détriment des consommateurs, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises ? Existe-t-il des possibilités de riposte du côté des autres acteurs du marché ? Quels sont les effets de l'opération sur les incitations à innover et à investir de la nouvelle entité et de ses concurrents ? Ensuite, nous regarderons les effets coordonnés: la fusion peut-elle briser la dynamique concurrentielle dans le mobile mais aussi dans les marchés adjacents, la téléphonie fixe et même les médias. Les deux offres peuvent avoir des conséquences sur les médias."
L’ARCEP
Pour son président, il n’y a : "bien sûr pas de nombre d'or (…) prendre des précautions pour que la baisse des prix reste un acquis réel (et à prévoir) la réversibilité si le marché concentré se révélait insuffisamment concurrentiel (…) L'arrivée de Free dans le mobile a permis de casser la rente des opérateurs qui était improductive en matière d'investissement puisqu'ils avaient été mis en demeure sur leurs engagements de déploiement de la 3G".
Le Ministre de l’Economie
Arnaud Montebourg : "Le retour à trois opérateurs est inéluctable (…) Notre position est claire et ferme : nous militons pour ce retour à trois opérateurs. Mais l'emploi ne doit pas être une variable d'ajustement. Il y a d'autres solutions que des plans sociaux chez Bouygues Telecom, elles sont sur la table (…) Je laisse le soin aux dirigeants des entreprises concernées de peser le pour et le contre. Il n'y a pas qu'Orange. Il y a aussi Free. Avec Bouygues Telecom, ils pourraient s'entendre enfin, plutôt que de s'autodétruire".
Le Ministre louant même le rôle de Free en flattant "la bête" : "si Free se maintient, il serait le Maverick [non-conformiste], le vilain petit canard, il jouerait un rôle productif et intelligent".
Orange
Pour le Directeur Financier d’Orange : "Orange ne peut agir seul, nous sommes le seul à ne pouvoir faire des choses seuls. Ce serait tellement plus simple si les deux plus petits (comprendre Free et Bouygues NDLR) faisaient les choses ensemble ! Nous ne pouvons être leader ou la seule partie prenante".
Au nom d’une complexité (mais pas impossibilité) anti-concurrentielle au niveau Européen, Orange pourrait accompagner un acheteur. Et dans ce rôle, il n'y a que Free ?
Le rachat de SFR et Virgin Mobile par Numericable a fait bouger les lignes et le PIF pourrait encore connaître un épisode de consolidation, d'autant que Bouygues est le dernier gros morceau. Ensuite ce sera terminé. A ce jour Bouygues n'est pas vendeur, mais tout l'environnement est prêt. Yalta est là…