Rachat de Bouygues Telecom par SFR ? – N°6 – Conseil d’Administration de Bouygues demain
Orange a réagit à l’annonce du rachat de Bouygues Telecom par SFR : "Orange ne fait pas partie de ce deal et il n'y a pas de discussions aujourd'hui (…) Orange n'est pas l'opérateur qui a le plus besoin de consolidation en France. Cependant, nous restons ouverts aux discussions avec les autres acteurs pour voir si nous pouvons faciliter un accord (…) Il est évident que Orange n'acceptera pas la reprise des salariés si ceci ne fait pas partie d'un accord créateur de valeur pour le groupe" (Challenges, 21/06).
Bref, si cela rapporte Orange est prêt à donner un coup de main.
Le ministre de l’Economie contre, mais réaliste ?
Si le Ministre de l’Economie est plutôt contre (JDD, 21/06) : "Je dis et répète que la consolidation n'est pas aujourd'hui souhaitable pour le secteur. L'emploi, l'investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. Or les conséquences d'une consolidation sont à ces égards négatives, comme l'ont prouvé les cas récents en Europe"
Il laisse toutefois une petite porte ouverte : "Que chacun se concentre sur les engagements pris en matière d'investissement, sur l'innovation, sur l'attribution imminente de la bande (de fréquences) 700 MHz et sur les opérations. C'est cela qui est bon pour l'emploi dans le secteur, pour la production et l'équipement du pays (…) Je continuerai à être très vigilant sur l'ensemble de ces sujets et sur le respect des engagements pris par les opérateurs. Je les réunirai à nouveau le 16 juillet prochain afin de faire le point entre autres sur le très haut débit"
Prise de position forte, mais pour quelle incidence ? L’objectif est de limiter la possible casse sociale que mais aussi a réussite des enchères sur la bande de fréquences du 700MHz. Son prédécesseur était contre le rachat de SFR par Altice/Numericable et plutôt favorable à un rachat par Bouygues Télécom.
L’Union Européenne contre par principe
Un point de vue globalement partagé par la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager : "Les opérateurs disent que s'ils ne peuvent pas fusionner avec leurs concurrents dans un pays, ils ne pourront pas investir suffisamment. J'ai souvent entendu ce discours, mais je n'en ai jamais eu la preuve." Pour elle, "il y a de nombreux exemples où une consolidation excessive débouche sur une moindre concurrence, un renchérissement des factures payées par les consommateurs et une moindre innovation". (La Tribune, 19/06).
Au contraire, pour le PDG d’Orange : "aux Etats-Unis, marché très concentré, les investissements ont crû de plus de 50 % entre 2006 et 2013, alors que les investissements des sept principaux opérateurs européens ont baissé de 7 % sur la même période". (Le Monde, 16/06).
Riche débat sur les lois et théories économiques…
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Source : le JDD