Le rachat de Bouygues Telecom par Orange ferait passer le nombre d’opérateurs de 4 à 3 aussi bien dans le mobile que sur le fixe. Et cela pose une question : quid de la concurrence ? Et donc craintes sur une remontée des prix.
Que-Choisir vient de publier un communiqué dans ce sens. L’association demande aux autorités de régulation d’: »imposer toutes les mesures garantissant aux consommateurs le maintien sur le long terme d’une réelle intensité concurrentielle » et propose mettre en place des : « conditions techniques et tarifaires favorables à l’accueil d’opérateurs virtuels aux réseaux mobiles et fixes, éventuellement gel de fréquences mobiles pour un potentiel futur opérateur de réseau) ». C’est généralement ce qu’impose la Commission Européenne lors du rachat d’un opérateur.
Stéphane Richard – le PDG d’Orange – lui a répondu : « Je le dis très clairement: en aucune manière si rapprochement il devait y avoir entre Orange et Bouygues Telecom, cela ne se traduirait par une augmentation des prix. La question n’est pas là » (BFM, 05/01).
A plusieurs reprises, l’Autorité De La Concurrence a rappelé que le dynamisme du marché ne se mesurait pas au nombre d’acteurs sur le marché. Et dernièrement Bruno Lasserre son président l’a rappelé lors d’une interview à France Info (17/12) : « Soyons clairs. Pour la concurrence, quatre opérateurs, c’est mieux que trois. Qui pourrait dire le contraire ? Et qui pourrait nier le rôle de Free qui a sérieusement animé un marché insuffisamment concurrentiel au départ ? (…) Mais faut-il avoir la religion de quatre et dire que la concurrence est uniquement une affaire de nombres ? Certainement pas (…) Il faut avoir un équilibre dynamique dans lequel rien n’est jamais acquis et certains opérateurs veulent bousculer l’ordre établi. ».
Avec le lancement de la 4G, la baisse des prix dans le mobile s’est globalement arrêté. Seul SFR pour des raisons financières a augmenté quelques tarifs de ses offres, ce qui lui vaut aussi de perdre des clients et de voir Free arriver sur ses talons dans le fixe.
Difficile de préjuger de la future politique tarifaire si ce rachat devient effectif. Free qui est toujours en conquête de part de marché sur le mobile devrait continuer à maintenir des prix bas. Sur le fixe seul, cela fait longtemps que les tarifs n’ont pas fondamentalement bougé. Le mouvement déclenché par Bouygues il y a deux n’a fait qu’accentuer les promotions diverses et variées, sans que les prix faciaux ne changent.