Le Directeur Adjoint de Bouygues Telecom conteste le coût des fréquences mobiles : Alors que le salon des maires a été l’occasion pour le secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires de réaffirmer les objectifs de l’Etat en terme de déploiement du très haut débit, le Directeur Adjoint de Bouygues Telecom a manifesté son désaccord sur le coût des fréquences mobiles en France.

En effet, lors du Congrès des maires cette semaine, le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires a réaffirmé la volonté de l’état de déployer le « bon débit » pour tous en 2020 puis le très haut débit en 2022 et enfin la société du gigabits en 2025. Selon ce dernier, il faut investir plus, déployer plus vite et faire preuve de transparence pour les citoyens même si cela est forcément douloureux pour les opérateurs. Julien Denormandie a profité du congrès des maires pour rappeler que le gouvernement engageait déjà 3.3 milliards d’euros dans le plan France très haut débit et 300 millions d’euros supplémentaires seraient disponibles pour finaliser le plan et ses objectifs.

Même si les opérateurs investissent déjà beaucoup dans le déploiement du très haut débit le gouvernent souhaite donc qu’ils investissent encore davantage. En échange, l’Etat serait donc prêt à modifier sa logique dans l’attribution des fréquences. Son approche ne sera donc plus en « terme budgétaire mais en fonction de ce qui est le mieux pour l’aménagement des territoires ». C’est pour ces raisons que l’ARCEP, le régulateur des télécoms est  en discussion avec les opérateurs pour « faire baisser certaines redevances sur les fréquences aujourd’hui payées par les opérateurs« .

Le Directeur Adjoint de Bouygues Telecom, Didier Casas, qui conteste le coût de ces redevances a donc ajouté  » en matière de fréquences, l’Etat, dans ce pays, a fait le choix systématique, régulier, historique de maximiser le coût du spectre au détriment de l’aménagement du territoire. Les fréquences sont 3 fois plus chères en France qu’en Espagne ». Le Président de l’ARCEP a déclaré qu’il ne faut pas envoyer « des injonctions contradictoires au secteur » et ne pas tomber dans une « addiction excessive aux enchères juteuses par souci budgétaire ».

Le gouvernement serait donc probablement prêt à réduire le coût des fréquences mobiles en échange d’un déploiement plus rapide du Haut et Très Haut Débit en France.

Le gouvernement souhaite également que des objectifs contraignants soient pris afin d’atteindre les engagements en terme de développement du réseau pris par les acteurs privés et publics soient plus facilement atteints. Si ces derniers n’étaient pas respectés, des sanctions seraient donc prises.

De plus, le gouvernement souhaite régler le « grand malentendu » existant entre les chiffres du déploiement du réseau mobile (98.9% du territoire couvert) et la perception des Français. Selon le secrétaire d’Etat, « Tant que la perception n’est pas bonne, nous sommes en situation d’échec ». Pour ce dernier, l’objectif est donc de changer ce sentiment.

Pour finir, le secrétaire d’Etat est revenu sur Altice-SFR, qui avait déclaré cet été vouloir fibrer seul la France, sans aucune aide de l’Etat, à côté des RIP (réseaux d’initiative publique), quitte à doublonner les équipements existants. Ce dernier a indiqué qu’il était pas pour une réorganisation de plan France très haut débit et que le plan de déploiement d’Altice-SFR pourrait déstabiliser le marché de la fibre s’il était réellement mis en place.

Puisque la stabilité du marché est indispensable pour la bonne réalisation du plan France très haut débit, le sénateur de l’Ain a déposé une proposition de loi visant à « protéger les citoyens des effets d’annonce ». Grâce à cette loi, il souhaite « sécuriser les investissements des acteurs publics comme privés, et rendre contraignants les engagements de déploiement », simplifier les démarches administratives mais aussi et surtout « sanctionner les pratiques délétères visant à doublonner le réseau ou à ne pas respecter les engagements pris« .

Source : lemoniteur.fr

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