Huawei visé par une interdiction après 2028 pour les équipements 5G. Selon l’agence Reuters, confirmé par les Echos, les opérateurs français n’auraient pas la possibilité de faire renouveler leurs autorisations d’utilisation des équipements télécom du constructeur chinois.

Fin 2019, le gouvernement a promulgué la loi dite « Huawei » faisant suite aux suspicions d’espionnage de la part de la Chine via les équipements du constructeur. Ainsi, les opérateurs français doivent demander l’autorisation de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) avant de déployer un nouvel équipement ou logiciel sur le territoire. 

Début juillet, l’ANSSI a indiqué aux Echos qu’elle allait accorder des autorisations aux opérateurs télécoms pour utiliser les équipements 5G, y compris ceux fabriqués par Huawei. 

Cependant, la réalité semble bien différente puisque trois sources proches du dossier ont expliqué à Reuters que les autorisations accordées pour les équipements de Huawei seraient limitées à trois ou cinq ans contre huit ans pour les autres fabricants. De plus, ces autorisations pourraient être non renouvelables, ce qui mènerait à une interdiction progressive en France du fabricant chinois d’ici 2028. 

Pour le moment, ni l’ANSSI ni Huawei n’ont souhaité commenté et les décisions de l’ANSSI n’ont pas été rendues publiques. Un porte-parole des services du Premier ministre, qui supervise les autorisations pour les équipements 5G a simplement déclaré que l’Agence travaillait avec les opérateurs dans le cadre fixé par la loi, et que les autorisations accordées aujourd’hui ne préjugeaient pas de leur éventuelle reconduction ou interruption.

Une potentielle interdiction de Huawei sur le territoire d’ici 2028 impacterait en particulier Bouygues Telecom et SFR car les deux opérateurs font appel au fabricant chinois pour leurs réseaux 4G et 5G (Orange et Free utilisent principalement les équipements de Nokia et Ericsson sur le mobile). De plus, étant donné qu’un nouvel équipement met en général huit ans pour être rentabilisé, les durées des autorisations évoquées pourraient pousser les opérateurs à exclure d’eux-mêmes Huawei de leurs réseaux.

Notons également que la première génération de 5G (5G non standalone) repose sur le réseau 4G existant. Ainsi, si un opérateur décidait de changer d’équipementier pour la 5G, ce dernier serait contraint de remplacer son parc d’antennes 4G dans des régions entières. 

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