Alors que Sébastien Soriano – le président de l’ARCEP – évoque l’idée de réguler (en marge) pour qu’Orange ne reconstitue pas un monopole sur le FTTH (Le Monde, 30/06) et lance une consultation afin de voir s’il y a des freins à l’investissement, rappel de quelques chiffres.
Quelques chiffres
En compilant les chiffres d’Orange, de Bouygues, de l’ARCEP et de François04, les parts de marché sur le FTTH pourraient être – grosso modo – les suivantes au 31 mars 2016 :
- Orange compte 1,075k clients, soit 67,8% du total.
- SFR + autres par déduction, compterait 245k clients, soit 15,4%.
- Free compterait 194k clients, soit 12,2%.
- Bouygues Telecom compte 71k clients, soit 4,5%.
Depuis janvier 2014, Orange a gagné 756 000 clients sur le FTTH, 389 000 étaient de nouveaux clients, soit 51,5% (48% sur l’année 2014 et 47,7% sur 2015). Orange mordille sur la concurrence, mais cela reste faible et a même augmenté le prix de ses offres avec le lancement de la Livebox4. Difficile d’y voir un comportement « prédateur » sur ce segment. Parallèlement, du coté de la concurrence, le déploiement se fait plutôt à un train de sénateur.
Punchlines d’Orange
Afin de prévenir l’accusation de « prédation », pour Orange : « Tout le monde est parti sur la même ligne de départ, le jeu était ouvert, tout le monde pouvait investir », affirme Pierre Louette, DG délégué d’Orange (Les Echos, 01/07).
Stéphane Richard étant même plus mordant : « Messieurs Niel (propriétaire de Free, NDLR), Bouygues et Drahi (propriétaire de SFR, NDLR ) ont régulièrement de grands projets d’acquisitions partout dans le monde. Qu’est-ce qui les empêche d’investir un ou deux milliards de dollars en France pour faire de la fibre ? » (La tribune, 23/06). La tentative d’implantation de Xavier Niel en Italie pour un montant de 1,5 milliard devrait conforter Stéphane Richard.
Quelle régulation ?
Comme le déclare Sébastien Soriano : « En cas de problème, les opérateurs peuvent très bien trouver des solutions par eux-mêmes à travers des accords commerciaux. A défaut, l’ARCEP interviendra. Il ne s’agit pas de révolutionner le cadre de régulation de la fibre mais, si nécessaire, de le compléter à la marge. » (Les Echos, 01/07). A ce jour, Il n’est donc pas question de « décourager » un des plus gros investisseurs.
Bouygues Telecom à l’offensive ?
D’autre part, dans les zones moins rentables, l’État espère que Bouygues Telecom, SFR et Free vont également se positionner sur les réseaux des RIP. Orange s’est emparé du sujet et Bouygues Télécom passe à l’offensive et négocie avec Axione (filiale de Bouygues) afin de rattraper son retard (La Tribune, 27/06). Axione, c’est : « 17 réseaux d’initiative publique opérés et représentent 800 millions d’euros d’investissements publics/privés, 6.500 communes desservies en haut débit, soit 7 millions d’habitants ».