La Fédération Française des Télécoms publie son bilan éco 2019. Comme chaque année, l’association réunissant les opérateurs télécoms (sauf Free) en France publie son étude intitulée « Économie des Télécoms ».

Comme l’année dernière, le bilan économique de la FFT montre des efforts d’investissement toujours très importants de la part des opérateurs malgré un contexte concurrentiel et fiscal compliqué.

Des investissements toujours plus élevés

Au total, les opérateurs télécoms auront investi en 2018 9,8 milliards d’euros en France pour les réseaux fixes et mobiles. Les opérateurs sont donc les champions des investissements privés dans les infrastructures en France.

Sur les 5 dernières années, cela représente une moyenne de 8,6 milliards d’euros par an, ce qui équivaut à 95 hôpitaux, 577 collèges ou encore 6 lignes Charles de Gaulle Express.

De plus, entre le déploiement de la fibre, le « New Deal Mobile » signé avec le gouvernement pour accélérer la 4G et prochainement l’arrivée de la 5G, les investissements risquent encore de croître dans les années à venir.

En Europe, l’effort d’investissement des opérateurs français est nettement supérieur aux autres grands pays avec un CAPEX (investissements) représentant 23% de leur chiffre d’affaires.

Il est donc difficile de rentabiliser leurs investissements : la durée moyenne de rentabilisation des capitaux pour les télécoms est de 32 ans contre 27 ans pour la grande distribution ou encore 13 ans pour l’industrie.

Le rapport de la FFT montre cependant que ces investissements boostent l’économie nationale : 1€ investi dans les télécoms crée 6€ de Produits Bruts en France et 3€ de prélèvements obligatoires.

Des déploiements qui s’accélèrent

Avec ces investissements croissants, la France affiche une belle progression dans le déploiement du très haut débit fixe et mobile. Selon l’ARCEP, au 2ème trimestre 2019, on comptait 10,1 millions d’abonnés au très haut débit.

Au troisième trimestre 2019, le nombre d’abonnements au très haut débit avait progressé de 550 000 pour atteindre 10,6 millions.

Sur le mobile, le déploiement de la 4G a aussi fortement progressé avec aujourd’hui 99% de la population couverte par Bouygues Telecom, Orange et SFR. 

Le déploiement de ces infrastructures est nécessaire pour répondre à la demande croissante en connectivité.

En effet, en quatre ans la consommation de data en 4G a augmenté de 442% en France. Au second trimestre 2019, la moyenne était de 8,3 Go consommés en 4G par mois par client. Sur le fixe, le nombre d’abonnés au très haut débit a lui progressé de 30% en un an.

Des prix toujours très bas

Le secteur des télécoms est confronté à une équation économique assez complexe : d’un côté les opérateurs doivent toujours investir plus et de l’autre ils sont confrontés à une guerre des prix.

En 10 ans les prix dans le domaine des « Services de télécommunications » ont baissé de 58%. Interrogé par BFM Business, Didier Casas le président de la FFT précise que « cette guerre des prix est uniquement le fait des opérateurs et de leur guerre promotionnelle sans fin ». Ce dernier espère donc que certains leviers rétabliront la situation.

Par rapport aux autres grands pays occidentaux, la France a les prix les plus bas hors promotions sur les forfaits. Sur le fixe (offres triple play), elle arrive juste après la Pologne avec une moyenne de 24€/mois. La moyenne sur le mobile en France est de 12€/mois (offres avec 50 Go de data ou plus)

Outre les prix bas, les taxes spécifiques appliquées aux opérateurs n’aident pas à améliorer la rentabilité du secteur. Aujourd’hui, les opérateurs Européens connaissent une croissance de leurs revenus de 2% contre une moyenne mondiale de 48% (62% pour l’Asie et 81% pour l’Amérique du Nord).

Selon Didier Casas, « Le secteur des télécoms n’a pas un problème de croissance, il a un problème de fiscalité ».

Le rapport de la FFT montre notamment que les opérateurs télécoms seraient 25 fois plus taxés que les géants d’internet en France. Or, 51% des revenus de l’écosystème numérique français proviendraient des opérateurs, contre 19% pour les acteurs d’internet.

Un secteur conscient de son impact écologique

Aujourd’hui, les opérateurs sont le 6ème pays le plus consommateur d’énergie et le 7ème pays le plus producteur de CO2. Conscients de leur impact écologique, les opérateurs ont fortement progressé sur la diminution de leur impact carbone grâce aux progrès technologiques.

Un internaute équipé de la fibre par exemple consomme trois fois moins d’énergie qu’un internaute connecté à internet via le réseau cuivre.

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