L’ARCEP fait un bilan de santé d’internet en France. Le gendarme des télécoms vient de publier l’édition 2019 de son rapport sur l’état d’internet : qualité de service, transition vers l’IPv6, interconnexions, neutralité du net…

Qualité de service

Dans un premier temps l’ARCEP fait un point sur la qualité de connexion en fixe et mobile en France. Selon ce dernier, afin de pouvoir améliorer la qualité de service internet, il faut d’abord pouvoir la mesurer de façon précise. Or, les comparateurs sont souvent peu homogènes et il est donc difficile pour les consommateurs de de choisir un opérateur en fonction de ses performances.

L’ARCEP a donc publié en décembre 2018 un code de conduite à destination des acteurs de la mesure de la qualité des réseaux internet fixe et mobile, regroupant notamment les bonnes conduites pour avoir des mesures homogènes et plus transparentes en termes de choix méthodologiques. Désormais, cinq outils sont conformes à ce code de conduite : nPerf, Speedtest UFC-Que Choisir (développé par UFC-Que Choisir), DébiTest 60 (le testeur de connexion de 60 millions de consommateurs), 4GMark (développé par QoSi) et IPv6-test.

En plus de cela, l’ARCEP a travaillé étroitement avec les opérateurs pour intégrer une API ( Interface de programmation applicative) dans leurs box. Cette application permettrait d’obtenir un diagnostic précis et fiable sur la qualité de connexion de chaque abonné.

Pour finir sur la qualité de service, le gendarme des télécoms a publié les chiffres des débits moyen sur le réseau mobile en France. Ces derniers sont en progression chaque année. En 2018, le débit moyen en 4G était de 39 Mbits/s.

Interconnexion de données

L’interconnexion permet à tous les réseaux de communiquer entre eux. Cela constitue le fondement d’internet et l’ARCEP est donc particulièrement vigilant à ce que l’écosystème soit en constante évolution afin de répondre aux besoins constants des internautes. Le régulateur peut par exemple régler les possibles différends entre les acteurs d’internet (FAI, fournisseurs de contenus, transitaires…).

En France, le trafic entrant vers les principaux opérateurs a atteint 14,3 Tbits/s au second semestre 2018.

Transition vers l’IPv6

Alors que la fin de disponibilité de l’IPv4 approche (annoncée pour juin 2020), le gendarme des télécoms alerte les acteurs d’internet sur la nécessité d’accélérer le déploiement de l’IPv6. Selon ce dernier, l’épuisement du stock d’adresses IPv4 disponibles entraîne d’ores et déjà une augmentation significative du prix de ces adresses.

À fin juin 2018, seuls Free et Orange avaient déployé l’IPv6 sur le fixe, avec respectivement 50% et 45% des clients activés en IPv6. Sur le mobile, Bouygues Telecom est à 7% des clients en IPv6 et Orange à 1%. Pour accélérer l’adoption de cette nouvelle norme d’adressage, l’ARCEP va donc organiser des réunions semestrielles qui permettront de partager les expériences des différents acteurs et de définir des actions à mettre en place. Une plateforme en ligne afin de faciliter les échanges est aussi à l’étude.

Neutralité du net

Le régulateur fait aussi un point sur la neutralité du net en Europe. Pour rappel, la neutralité du net est un principe selon lequel tous les flux de données transitant par internet doivent être traités de la même façon, quel que soit leur émetteur ou leur destinataire.

Premièrement, le régulateur rappelle qu’il y a deux a eu lieu l’entrée en vigueur du règlement sur « l’internet ouvert » en Europe. « La mise en pratique du principe de neutralité du net par les régulateurs nationaux a permis de constater que les lignes directrices, qui peuvent nécessiter encore quelques clarifications, ont globalement fait leurs preuves« .

Pour suivre au quotidien le respect de ce principe, l’ARCEP dispose de plusieurs outils :

  • l’application « Wehe » disponible sur Android et iOS, développée par la « Northeastern University » (Boston, Etats-Unis) et permettant la détection de bridage de flux internet.
  • La plateforme « J’alerte l’ARCEP » qui permet aux particuliers, collectivités ou entreprises de signaler des dysfonctionnements avec leur opérateur fixe, mobile et même postal.

Ouverture des terminaux

Malgré la mise en place de ce règlement européen sur la neutralité du net, il reste selon l’ARCEP un maillon faible : les terminaux. Selon le régulateur, Android et iOS disposent de positions dominantes en Europe. Il rappelle notamment que « Android a été sanctionné pour son abus de position dominante sur le marché des systèmes d’exploitation mobiles ». 

Même si des premières avancées ont eu lieu, l’ARCEP veut aller plus loin et a émis onze propositions concrètes pour assurer un internet ouvert « de bout en bout ».

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