Mobile et fixe : La France offre les prix les plus bas d’Europe. La Fédération Française des Télécoms vient de publier son rapport annuel sur l’économie des télécoms.

Chaque année, l’association FFT réunissant les opérateurs télécoms (sauf Free) en France publie son étude annuelle intitulée « Économie des Télécoms. » Malgré les revenus des opérateurs en baisse, le rapport 2018 montre que « l’effort massif d’investissement va encore s’amplifier. »

Des investissements importants

Avec 9,6 milliards d’euros investis en 2017 (année record avec 6.6 milliards dans le fixe et 3 milliards dans le mobile), les opérateurs télécoms sont le premier investisseur privé dans les infrastructures en France. Sur 10 ans, ces derniers ont investi en moyenne 7,4 milliards d’euros par an, ce qui équivaut à 5 centrales nucléaires ou 215 rames de TGV.

Sur une base 100 du chiffre d’affaires, le CAPEX (dépenses des investissements) du secteur des télécoms est 5 fois supérieur à la moyenne du CAC 40.

Avec l’accord du « New Deal Mobile » signé entre les opérateurs et le gouvernement pour accélérer la couverture 4G en France, le déploiement de la fibre avec le plan France Très Haut débit ou encore l’arrivée de la 5G, les efforts investissement risquent encore de croître.

Avec ces investissements importants à long terme, la durée moyenne de rentabilisation des capitaux pour les télécoms est de 32 ans contre 27 ans pour la grande distribution ou encore 13 ans pour l’industrie.

Malgré les efforts fournis, le « cash-flow » (flux de trésorerie) du secteur diminue et fragilise les capacités d’investissement. Mais selon Didier Casas, Directeur général adjoint de Bouygues Telecom et Président de la FFT interrogé par BFM TV, ce n’est pas un problème de croissance mais plutôt de fiscalité. En 2017, les trois principaux opérateurs Français ont été prélevés de 1 223 millions d’euros, en plus de l’impôt sur les sociétés (21 fois supérieur à celui des géants du web), pour des « taxes spécifiques » finançant notamment 1/4 de France TV et du cinéma.

Le rapport de la FFT montre également que ces investissements boostent l’économie nationale :  1€ investi dans les télécoms crée 6€ de Produits Bruts en France et 3€ de prélèvements obligatoires.

Une accélération des déploiements malgré des prix bas

La France en tête face aux 5 plus grands pays européens pour les dépenses d’investissement des opérateurs par habitant et second pour les dépenses d’investissement par rapport au chiffre d’affaires des opérateurs.

Selon l’ARCEP (le gendarme des télécoms), le pays comptait au troisième trimestre 2018 : 19,6 millions de locaux éligibles au très haut débit dont 8,4 millions d’abonnements.

La France a aussi connu une forte accélération des usages numérique : en un an, la consommation de data sur mobile a doublé et le nombre d’abonnés au THD a augmenté de 32%

Or, depuis 2010, les prix dans les télécoms ont baissé de 62%. Depuis plusieurs années, le secteur est très concurrentiel et les opérateurs se livrent à une guerre des prix à coup d’offres promotionnelles sur le fixe et le mobile.

Par rapport aux autres grands pays occidentaux, la France est celui qui offre les prix les plus bas avec une moyenne de 15€/mois pour les offres fixe triple play contre 38€ pour le Royaume Uni ou encore 78€ pour les USA. La moyenne sur le mobile en France est de 9€/mois contre 10€/mois pour l’Italie où l’arrivée de  Free a fait baisser les prix, ou 60€ /mois en Allemagne et 61€/mois aux USA.

 

Avec les investissements fournis, les opérateurs peinent donc à améliorer leur rentabilité. Aujourd’hui , les opérateurs Européens connaissent une croissance de leurs revenus de 13% contre une moyenne mondiale de 50%. Didier Casas a déclaré que « La généralisation de la fibre optique, l’accent sur les contenus, l’arrivée de la 5G peuvent être des supports de hausses de prix des abonnements » permettant de rétablir la situation.

Pour conclure, les opérateurs se sont « adaptés et transformés pour accroitre leur effort d’investissement. » La baisse de leur rentabilité, une politique fiscale lourde et une pression concurrentielle forte des acteurs mondiaux d’internet a eu un impact négatif sur leur valorisation. Selon la FFT, « définir un cadre législatif et réglementaire équitable » tel que le « New Deal Mobile « favorable à l’innovation et aux investissements, est une nécessité. »

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