Des actionnaires portent plainte contre Altice : Alors que le cours de l’action d’Altice en bourse s’est effondré de 60% en un moins et qu’il continue de perdre de sa valeur, des actionnaires de différents pays ont décidé de porter plainte pour « diffusion d’informations trompeuses » et « présentation de faux bilan ». 

En effet, l’avocat Frédérik-Karel Canoy qui représente plus d’une centaine d’actionnaires d’Altice en France, aux Pays-Bas et en Suisse, a annoncé avoir déposé une plainte à Paris le 22 novembre pour « diffusion d’informations trompeuses » et « présentation de faux bilan ». Selon ce dernier, de « nouveaux  plaignants se présentent chaque jour ».

Le PDG du groupe, Patrick Drahi a donc déclaré au journal Le Temps que tout allait bien et qu’il « dort tranquille ». Frédérik-Karel Canoy lui a donc répondu  » Ce n’est pas le cas de mes clients qui ont perdu les trois quarts de leur investissement. » En réponse à ces accusations, Altice dénonce alors une « manipulation » et une « tentative de déstabilisation numérique ».

En réalité, la dette de 51 milliards d’euros du groupe n’inquiétait pas spécialement les derniers auparavant mais maintenant que le cours de l’action s’effondre, ces derniers commencent effectivement à s’inquiéter. De plus, Standard&Poor’s vient de placer cette dette sous « surveillance négative » ce qui signifie que tout nouveau recours à un emprunt est exclu pour le groupe Altice.

Même s’il répète qu’il maîtrise sa dette , que 36 milliards d’euros sur 51 sont empruntés à un taux relativement bas (coût moyen de 5.8%), et qu’il n’a pas de gros remboursements à effectuer avant 2022, son cours de l’action continue à s’effondrer.

Alors qu’en 2014, Altice rachetait SFR pour 17 milliards d’euros grâce à un emprunt puis, quelques mois plus tard, rachetait Portugal Telecom et deux opérateurs aux USA pour environ 30 milliards d’euros, rien ne semblait effrayer les investisseurs. « Le marché ne croit plus aux promesses« , explique Thomas Coudry, analyste chez Bryan, Garnier & Co.

Début novembre, l’opérateur présentait ses résultats financiers très décevants qui ont donc provoqué une première chute boursière. Ces mauvais résultats sont principalement dus à une perte importante de clients SFR. En effet, l’opérateur a perdu plus de 1.5 millions d’abonnés mobiles depuis fin 2014. Le cours a ensuite chuté une seconde fois après l’annonce du départ du PDG de SFR Michel Combes.

Patrick Drahi s’est donc ensuite excusé auprès des clients SFR car selon lui, l’opérateur s’est trop porté sur la convergence des contenus, vend mal ses produits et ne s’occupe pas assez bien de ses clients. Selon UFC-Que Choisir, l’opérateur représente 44% des litiges alors qu’il ne pèse que 20% du marché, ce qui pourrait expliquer cette perte importante de clients. De plus, une autre enquête montre que l’opérateur présente le taux de satisfaction sur le mobile qui est le plus bas du marché (77%).

Le Business modèle de l’opérateur, qui est d’attirer les clients sur le fixe par le contenu semble donc montrer ses limites, d’autant plus qu’il a récemment augmenté ses tarifs en justifiant cette hausse de 3 à 5€ mensuel par un accès à de nouveaux contenus. Stéphane Dubreuil, spécialiste des télécoms et président de la société de conseil Stallych Consulting a nottament déclaré au journal LeTemps que « le problème d’Altice ne vient ni de sa dette ni des banques, mais des clients, résume Stéphane Dubreuil. C’est de l’opérationnel pur. Patrick Drahi a fragilisé sa base de 15 millions d’abonnés chez SFR en voulant leur prendre 5 euros« .

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