Bouygues Telecom et Free contestent le monopole d’Orange sur le déploiement de la fibre optique en France. Ils souhaitent une meilleure répartition des zones de déploiement de la fibre par opérateur.
En effet, suite à la constitution du nouveau gouvernement, Bouygues Telecom et Free (groupe Iliad) ont décidé de l’interpeller à nouveau sur un sujet sensible depuis déjà quelque temps. Les deux opérateurs contestent la monopole d’Orange sur le marché de la fibre car l’opérateur détient 70% du marché du très haut débit. Ils accusent donc l’opérateur historique de s’appuyer sur son ancien monopole dans les télécoms pour investir d’avantage et ceux-ci se retrouvent donc loin derrière Orange.
Selon eux, Orange a profité de ses fourreaux de télécoms pour déployer seul la fibre optique et prendre beaucoup d’avance dans les grandes villes. Les deux opérateurs souhaitent donc que l’ARCEP se charge de réguler et d’encadrer Orange « afin d’encadrer sa dominance du marché, de garantir un accès équitable et strictement non discriminatoire des opérateurs tiers aux réseaux qu’Orange déploie et qu[‘ils] cofinan[cent] dans sa zone de monopole » ont ils écrit dans le courrier envoyé au Premier Ministre dont lesEchos a eu connaissance.
Ils souhaitent donc une répartition plus équilibrée des zones de déploiement de la fibre optique alors qu’Orange s’est vu attribuer 90% du marché dans les villes de taille moyenne et SFR, les 10% restants.
Orange n’est pas du même avis : le Directeur Général d’Orange a déclaré au journal lesEchos « C’est la lettre de gens qui n’ont pas investi et se trouvent aujourd’hui en retard, c’est l’expression d’une frustration, pas d’une envie. Que n’ont-ils été si décidés quand l’occasion leur a été donnée, en 2012, particulièrement, de manifester leur passion pour l’investissement ! ». Selon lui, si l’ARCEP décidait de modifier les conditions actuelles du développement de la fibre en France, cela ralentirait son déploiement qui devrait être achevé pour 2022.
Le sujet est donc sensible pour l’Etat qui souhaite un développement rapide et un accès au plus vite au très haut débit en France alors que de nombreux élus locaux l’ont interpellé sur la fracture numérique en France. Mais rappelons que l’Etat est aussi le premier actionnaire d’Orange, ce qui rend la décision encore plus complexe…
L’ARCEP devrait rendre sa décision d’ici peu. Le président de l’ARCEP avait déclaré aux Echos en Janvier 2017, qu’il fallait « faire tomber les derniers bastions du monopole d’Orange ». Selon une source du même journal, l’ARCEP devrait donner sa décision avant le 14 Juillet.